11 août 2005

 

Mes préférences... en 2001 !

En me promenant dans les méandres de mon ordi au bureau, j'ai trouvé une contribution que l'hebdo Lyon Capitale m'avait demandé fin juin 2001 (ça fait donc plus de 4 ans, pffff...) Il s'agissait de décrire un endroit lyonnais que j'aimais bien, un spectacle qui m'avait marqué, un film, un livre, un disque...

Je fais un copier/coller dans ce blog, et je commente chaque paragraphe :

Mon QG
Je ne suis pas très mondain. J’évite d’une façon générale les endroits où il y a trop de monde, même si une soirée branchée de temps en temps reste sympa. Mon QG, ce serait La Passagère, un petit pub irlandais flottant sur le Rhône, amarré juste entre la piscine et le Fish. C’est drôle d’y aller parce qu’on passe devant les clubbers qui vont à La Marquise, devant les coiffeurs qui garent leur grosse BM devant le Fish, et puis on continue, on passe sous le pont et on trouve ce petit bateau au confort spartiate, complètement enfumé l’hiver, dans lequel on vous sert une bonne vieille Guinness. On parle fort, on chante, on danse où on peut. L’été, ils ont une terrasse et certains de mes amis s’amusent à plonger dans le Rhône. C’est bon esprit !


C'est vrai que j'y ai passé pas mal de soirées, à La Passagère, et aujourd'hui j'y vais moins. C'est plus un endroit qu'on fréquente l'été, pour profiter des berges du Rhône, quand la terrasse est ouverte. Pour l'hiver, je préfère Le Sirus (qui n'existait pas à l'époque) où on peut entendre de bons concerts pop/rock toute la semaine. Et La Marquise, je fréquente pas mal, aussi...


Le dernier spectacle qui m’a marqué
J’en vois énormément, et dans tous les styles possibles : théâtre, musique, danse, tout y passe. Ils sont donc rares ceux qui me marquent vraiment. Je préfère donc évoquer le vrai spectacle qui m’a marqué ces dix dernières années. C’était en septembre 96, à l’opéra de Genève, Natalie Dessay chantait Ophélie dans l’opéra éponyme d’Ambroise Thomas. La mise en scène était signée Patrice Caurier / Moshe Leiser, et c’est Louis Langrée qui dirigeait. Au 4ème acte, Ophélie s’ouvre les veines et met 20 minutes à mourir en chantant le plus bel air du monde. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant ces 20 minutes. Je me suis retenu de monter sur scène, de la prendre dans mes bras et de lui dire « tout va bien, ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave ! ». Pendant quinze jours après, rien qu’à penser à ce moment, les larmes me montaient aux yeux. Ca c’est du spectacle !


Tout à fait sincèrement, je n'ai plus jamais ressenti une aussi belle émotion à l'opéra. Même Orphée aux enfers mis en scène par Laurent Pelly (et toujours avec Natalie Dessay) était moins fort, puisque plus porté sur l'humour. Mais c'était un spectacle magnifique. Les seules fois où l'intensité a été aussi puissante, c'est pendant le concert de Björk à l'Auditorium, puis devant Peter Gabriel sous la Halle Tony Garnier. A part ça, les concerts de Air au Transbordeur ou de Nils Peter Molvaer au Théâtre Antique de Vienne ont été de grands moments.


Le film qui me fait envie
Je me retiens depuis trois semaines d’aller voir
Amélie Poulain, parce que je préfère attendre sa projection sur écran géant le 8 juillet pour Jazz à Vienne. D’après ce que j’entends, c’est un film formidable, même si quelques voix s’élèvent pour en dénoncer l’aspect gentiment pétainiste. C’est marrant d’être observateur dans cette histoire : tout le monde a vu le film, sauf moi. J’écoute donc ce qui se dit en toute objectivité puisque je n’ai pas encore mon propre avis !

Alors là, c'était raté. Je ne suis jamais allé voir Amélie Poulain à Vienne, mais tranquillement au cinéma. Et j'ai été assez déçu : Si j'ai adoré la musique, la photographie et même quelques idées du scénario, je trouve dans l'ensemble que c'est un film qui surfe sur des valeurs quelque peu surannées. Pas pour moi.


Mon livre de chevet
J’adore lire, mais je manque de temps pour le faire. Je me rattrape donc la nuit ou pendant les vacances. Je lis ce que je trouve, n’importe quoi, sans sélectionner beaucoup. Je suis un inconditionnel de Zola, c’est pour moi un des plus grands journalistes de l’Histoire. Il avait le don d’observer, de constater puis de rapporter avec exactitude ce qui se passait à son époque. J’ai relu en 2000 l’intégralité de la saga des Rougon-Macquart, en prenant des notes, en dessinant des schémas, et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Sinon, ma préférence va plutôt vers les nouveaux auteurs, Houellebecq, Despentes, Ravalec.
Le Cantique de la Racaille est superbement écrit. Je l’ai lu d’une seule traite sur un bateau qui m’emmenait en Irlande l’été dernier, je n’ai pas dormi de toute la nuit !

Rien à rajouter depuis. J'aime toujours Zola et ce que je considère comme les romans naturalistes d'aujourd'hui. Mais l'anecdote du bateau pour l'Irlande me fait bien rire : si je n'ai pas dormi, ce n'est pas grâce au livre, mais parce que j'avais trop peur d'être malade ! Et de plus, pour économiser, on n'avait pas pris de cabine. Ce n'est qu'au retour qu'on s'est aperçu qu'une salle avec de larges et confortables fauteuils étaient prévus dans ce cas !!!


Ce que j’écoute en ce moment
De la poésie sonore. J’ai découvert ça il y a un an très précisément, avec Bernard Heidsieck, le pape de la poésie-action. A 74 ans, ce type vous donne des émotions avec les textes qu’il lit en public, ça me bouleverse. Du coup, je me suis trouvé plein de livres-disques et j’écoute ça avec beaucoup de plaisir. Sinon, la musique fait partie de ma vie depuis toujours, mais je préfère de loin le spectacle vivant aux disques. En ce moment, c’est le nouvel album de Basement Jaxx, qu’on a reçu un mois avant sa sortie (le 25 juin). Ce que font ces londoniens est bien meilleur que le nouvel album de Daft Punk, par exemple. Dans ma voiture, c’est Fréquence Jazz non stop.


Ben oui, en 2001 j'écoutais de l'électro. Comme avant. Et comme maintenant. Sauf que les Nuits So sont passées par là, et que ma sélection s'est à la fois élargie (en quantité) et affinée (en qualité).


Ce qui m’énerve
De constater qu’à la télévision française, et en particulier sur les chaînes publiques, on a fait une croix sur les émissions culturelles. Je pense que c’est une erreur, et que ce n’est pas une chose très saine d’abreuver le public de conneries. On doit pouvoir trouver un juste milieu entre l’actu des stars et les docus en allemand impossible à regarder. Je trouve que j’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce que je fais à ***, avec une vraie équipe et de vrais moyens. Et ce sera encore mieux à la prochaine rentrée !


Ben voyons ! ça, c'est un peu du marketing, un peu sincère. Mais pour être franc et réaliste, ça n'a pas beaucoup changé... et c'est de pire en pire. D'ailleurs depuis, j'ai jeté ma télé aux orties !


Cissane 2005
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