23 août 2004

 

Un lyonnais à New York (tome I)

Ben voilà, je crois qu'il est temps de me réveiller de ma sieste prolongée (me voilà en décalage horaire dans le même fuseau, quel pays compliqué !) et de raconter mon week-end new-yorkais. Pour tout vous expliquer, je n'ai pas dormi dans le bus du retour, et je me suis effondré à six heures du matin sur mon lit, chez Diane, jusqu'à cet après-midi.

Retournons à nos moutons. Jeudi, belle journée à Montréal consacrée à la visite du très célèbre Biodôme, qui n'usurpe pas sa réputation. Quatre espaces naturels recréés en intérieur, avec faune et flore, température et hygrométrie régulées. La partie la plus spectaculaire est la forêt pluviale, avec ses paresseux et ses petits singes oranges qu'on pourrait presque toucher. Dans la zone des Laurentides, l'habitat du castor est également très bien représenté, on le voit sur l'eau, sous l'eau, et même dans son terrier grâce à une caméra indiscrète. Big brother est partout, décidément.


(Ici, un petit singe de dos - il est timide -)

Jeudi soir, après une solide collation dans un restau branché du plateau (leur Croix-Rousse à eux), je passe rapidement récupérer mon sac et je rejoins la gare routière d'où part mon bus à 23H. J'ai acheté les billets dans la journée, il m'en coûte 150 US$ pour l'aller-retour. Vincent et son amie Natalie m'attendent dans la file des nombreux montréalais qui vont passer le week-end à magasiner ou simplement à faire du lèche-carreau là-bas.

Le voyage est long, très long, et les cars Greyhound, pour mythique qu'ils sont, n'en demeurent pas moins du dernier inconfort. Secoués, ballottés, bringueballés, le sommeil met longtemps à venir, et lorsqu'il s'installe, ce n'est que pour être immédiatement interrompu par le passage aux douanes américaines. Tout le monde sort du bus, tous les bagages sont déposés à terre, et nous passons un par un devant le bureau d'un douanier qui nous pose des questions incongrues, du genre "Voyagez-vous avec des armes à feu ou des explosifs ?", "Avez-vous déjà été condamné pour avoir traversé la frontière de manière illégale ?", ou encore "Avez-vous l'intention de commettre des actes illégaux sur le territoire des Etats-Unis ?". Au bout de deux bonnes heures, sans exagérer, ils tamponnent nos passeports et nous remettent dans le bus. Là, le sommeil me rattrape, heureusement, et c'est sans plus d'encombre que nous arrivons vers 9H du matin à New York. Quelques blocks à pied pour rejoindre le Metropolitan Hotel (midtown, à l'angle de Lexington et de la 51ème rue), et nous nous précipitons tous les trois dans la chambre glacée (les américains sont carrément dingues avec l'air conditionné!), récemment refaite, au 14ème étage. Une douche plus loin, nous ressortons dans la chaleur étouffante d'un air épais qu'on a presque du mal à remuer à la main, chaud et humide, un peu comme si vous passiez votre vie devant le ventilateur de rejet d'un climatiseur. Errrk.


(Chambre avec vue. E pericoloso sporgersi !)


Petit tour à Central Park le long du réservoir autour duquel les new-yorkais font leur jogging par 40 degrés dans un air surpollué. M'étonne pas qu'ils fassent un infarctus à 45 ans, ceux-là !


(Comme dans les films !)

On se réfugie ensuite dans la fraîcheur bienvenue du Metropolitan Museum of Arts, immense musée des Beaux-Arts transculturel, de l'égypte ancienne aux impressionnistes français, avec une très belle expo sur les arts déco et une autre sur "Les liaisons dangereuses", avec reconstitution d'un intérieur français de l'époque. Très réussi.


(Lucrèce et moi - je suis à la droite de l'image - )

Je me sépare de mes amis et je remonte la cinquième avenue pour rencontrer le Guggenheim de mes rêves. On imagine toujours un immense bâtiment, et je suis assez surpris de le trouver à taille humaine. C'est finalement comme ça que fonctionne New York. A force d'en entendre parler, on s'imagine toujours un monstre indomptable, alors que c'est une ville qui se laisse facilement aborder.


(Le Guggenheim, sur la cinquième avenue, au bord de Central Park)

Le Guggenheim, qui est une galerie d'expositions temporaires sans cesse renouvelées, accueille en ce moment une très belle exposition Brancusi. On y voit ses fameuses sculptures de pierres en forme de galet, finement rehaussées d'une esquisse de nez, d'une bouche... Newborn y figure en bonne place. Les œuvres sont également mises en perspective à côté d'autres artistes comme Kandinsky, Klee ou Mondrillan. Très intéressant comme scénographie, d'autant plus que l'architecture du lieu, conçu comme une seule galerie tournante sans étage, donne une parfaite impression de continuité.

A noter aussi, les œuvres de la collection Thannhauser, don de ce mécène au musée, et qui réunit de magnifiques Picasso, Pissaro, Monet, Manet, Renoir, Degas... Pfffh ! On aimerait bien avoir ça chez soi...

Après le Guggenheim, je prends le métro (très correct, rien à voir avec celui des années 80 quand Charles Bronson y faisait ses descentes guerrières) et je descends downtown Manhattan sur Battery Park. La brume de chaleur ne m'empêche pas de voir au loin la Statue de la Liberté, ni de me recueillir un instant devant la boule de métal défoncée qui a été récupérée des décombres du World Trade Center. Cette boule, l'œuvre d'un sculpteur moderne, était installée sur l'esplanade du WTC et tous les touristes du monde (même toi, Pedro !) se sont fait photographier devant. Aujourd'hui elle est à Battery Park derrière une flamme du souvenir et les gens continuent à la prendre en photo. Et moi aussi, d'ailleurs.


(Rescapée de la catastrophe)


(Elle est loin, mais elle est bien là)

Pour rester dans l'ambiance, et pour me rendre compte, je me rends à quelques blocks de là pour voir à quoi ressemble Ground Zero. Un gigantesque chantier, et trois ans après, encore des traces de destruction, notamment sur les tours environnantes. Et des panneaux qui racontent l'histoire du lieu. On prend vraiment la dimension du drame que ça a du être de voir des avions percuter ces tours puis les voir ainsi s'effondrer. Ça semble tellement impossible, et à la fois tellement présent dans la réalité...


(Ground Zero : ici se dressaient deux tours de 420 mètres de haut)

Puisque je suis dans le quartier, je termine avec le New York Stock Exchange, la bourse, Wall Street si on préfère. Très impressionnant système de sécurité, des cops et des militaires de partout, les rues adjacentes interdites à la circulation... On les sent très tendus.


(Le New York Stock Exchange)

Epuisé, je rentre en métro à l'hôtel où Vincent et Natalie font une petite sieste. Je les accompagne bien volontiers, et nous ressortons pour dîner chez TGI Friday's, un restaurant sympa à quelques rues de là. Il faut prendre des forces pour demain, deuxième jour dans cette magnifique ville, exaltante et tellement abordable à la fois !

La suite au prochain numéro. Bises à tous,

Cissane 2004
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Comments:
Hello mister Cayrol,

Alors, c'est pas beau NY. Ils n'avaient pas raison les Pibre quand ils te disaient que c'est unique. Je sais que tu n'en doutais pas, mais avoue franchement que le voyage vaut le détour. A vrai dire, lorsque je lis ton petit roman, j'ai vraiment envie d'aller y dépenser quelques dollars. A te lire, je suis surtout heureux pour toi, tout simplement. No comment.
Prends soin de toi
Bises
Jeff
 
salut petit Cissane,
ça fait du bien de voyager...au bureau.
j'ai repris mes dossiers chez Brain, et entre deux compte-rendus, hop, un petit détour par le Cissane dans les étoiles...
ravie que ça te plaise, en tout cas, NY ne pouvait pas te laisser indifférent, la Mulatière va te sembler être un petit décor de cinéma après ça !!!
merci pour tes impressions, notamment celle de Ground Zero, ma curiosité - non pas morbide- mais légitime je pense au vu de l'ampleur du drame (et là, c'est vraiment le drame comme dirait l'autre...) me donne vraiment envie d'aller voir ça, d'autant plus quand on a vu ces tours avant la catastrophe...
sinon, merci également pour la petite visite pseudo-virtuelle des musées, moi qui n'ait pas eu la chance de les voir : forcément je ne pouvais les voir qu'un monday = closed !!!

j'espère que l'on aura l'occasion d'y retourner ensemble...
as-tu pu voir Broadway, Central Parc ?
j'attends la suite avec impatience...
ah, merci patron de nous laisser un tel accès à internet !

je t'embrasse

fufette
 
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